L’overclocking, qu’est-ce, pourquoi et comment ?
Introduction
Allez, n’ayons pas peur des mots, l’overclocking existe réellement et c’est même devenu un sport ou une mode, voire même un moyen de se monter une machine pas trop chère ou tout simplement rester « dans le vent » face aux nouvelles machines qui arrivent avec les temps qui courent.
Je me propose donc de présenter quelques-uns de mes overclockings réalisés récemment ou il y a déjà quelques temps et de les interpréter pour vous faire découvrir des aspects nouveaux qui pourront, je l’espère, vous éclairer et peut-être même vous aider dans votre démarche.
Alors, bonne lecture à tous et toutes !
Je me permets en tout cas de vous rappeler que l’overclocking n’est pas une science exacte et qu’un overclocking ne peut être validé qu’après des heures d’utilisation continue de la machine et avec par exemple Prime95 qui reste révélateur de la stabilité de l’ensemble (minimum 2 heures sans erreurs !)
Un peu d’histoire
Un peu d’histoire avant la suite. J’ai commencé à vouloir améliorer les performances de mes machines il y a bien longtemps, bien avant de savoir que cela s’appelait « l’overclocking ».
Étant enseignant, et n’ayant pas pu au début de ma carrière m’acheter du matériel neuf, j’ai du me rabattre sur des machines d’occasion que j’ai modifiées au fur et à mesure. De plus, dans l’enseignement, et à priori dans certains collèges, on peut encore facilement trouver dans des salles de cours des dinosaures de l’informatique comme des (ne riez pas, c’est vrai !) 8086 à 80486, et pas forcément du DX, mais plus souvent du SX ! Et ça tourne encore ! Plus souvent même, on trouve également encore du pentium, du pentium II ou III, du celeron, du duron ou de l’athlon simple ou XP (rare). Bien sûr, certains établissements font des efforts et équipent maintenant les salles informatiques ou de technologie avec du matériel plus « récent » (fins de séries, marchés d’état, offres spéciales…), mais ces dernières restent basiques.
Il a donc fallu trouver un moyen pour améliorer les performances de ces machines pour pouvoir enfin faire tourner les programmes chers à nos petites têtes blondes (ou rousses, voire encore brunes ou noires). Le budget d’un établissement n’étant pas forcément extensible, il faut savoir adapter le hardware au software qui nous est imposé par la pédagogie.
Ceci expliquant ma passion pour l’overclocking !
Exemples d’overclockings
Voici donc quelques-uns de mes premiers overclockings (de mémoire) :
- 486SX25@40 (les tous débuts)
- 486SX25@DX2 66
- Pentium 166@200 (l’expérience commence à venir et à aider)
- Pentium II 350@490
- Pentium III 450@580
- Pentium III EB 600@675 (limité par le FSB maxi de la carte mère !)
- Pentium III 650@866 ou 910
- Athlon 1000@1266
- ...
Pour l’instant, jamais de problème, mais des règles précises à respecter. Je pourrai en parler plus tard !
Quelques images
Voici quelques captures d’écran qui peuvent vous démontrer les possibilités d’overclocking avec un processeur de base AMD en 0,13µ : le 1800+ qui tourne à l’origine à 1533MHz sous 1.60V.
Tout d’abord quelques paramètres sous MBM5.
Je n’ai jamais réussi à dépasser 55°C au niveau du core (diode de mesure de température intégrée au noyau du processeur), mais le refroidissement y est pour quelque chose !
Ensuite quelques benchs sous Sandra2004 :
Bien sûr, la tour est super ventilée, un 80mm en aspi à l’avant, un 80mm en extraction à l’arrière au dessus de l’alim et un 120mm sur l’alimentation.
2 - Le bruit et les steppings ![]() |
Le bruit et les steppings
Et le bruit dans tout ça ?
J’entends encore mes disques durs tourner, et un léger souffle (6 ventilos en comptant également celui du chipset, celui du ventirad processeur, celui de la carte graphique (le plus bruyant !), et celui sur le côté pour amener de l’air frais dans la tour (80mm).
J’oubliais, une grande tour, mais une AT transformée en ATX, du matos à l’époque de mon pentium, mais surtout une super circulation de l’air à l'intérieur (important) et encore de la tôle épaisse à l’époque (synonyme d’absence de vibrations), mais lourde !
Nous verrons le chapitre refroidissement plus tard dans lequel j’exposerai les différentes possibilités qui peuvent s’offrir à vous pour réussir votre overclocking sans pour autant transformer votre tour en avion à réaction !
Comment reconnaître un bon processeur pour l’overclocking ?
Comment, il existe de bons processeurs et de moins bons processeurs ? Et bien oui, tout dépend de la gravure, des améliorations faites au courant de la fabrication… Pour exemple, je me suis intéressé ces derniers temps à l’overclocking des processeurs AMD (en en possédant trois dont deux de bonnes séries). Voici donc une liste de steppings que vous pouvez encore trouver dans le commerce ou en occasion et qui sont bien connus des overclockeurs. Ils sont classés par ordre croissant, c'est-à-dire que plus on va vers la droite, plus le processeur est meilleur pour l’overclocking.
Duron Spitfire :
600-800: AKAA < AKCA < AKBA
800-950: AKCA < ALCA < AMCA = ANCA < ANDA
Duron Morgan :
AHHAA < AHLCA < AHLDA
9 < Z < Y
Duron Applebred :
MIUHB < MIXHB < MIXIB
Athlon Thunderbird :
AXHA = ALUM < AQGA = AGGA = ASHHA < ADFA < AJFA = ARGA < AXIA = BXIA = AVIA = AXIAR < AVHA = BVHA < AYHJA = EYHJA < AYHJAR
9 < K < Y
Athlon Palomino :
AGKFA < AGKGA < ARKGA < AGLHA < AGNGA < AGOGA < AGOIA < AROIA < AROGA
9 < 4 < K < F < Y
Athlon Thoroughbred :
A : AIRCA < AIRDA < AIRGA < RIRGA < RIWGA < RIUGA < AIUGA < AJUGA
B : 1600+ : KIUHB < JIUHB
1700+ et 1800+ : JIUCB < JIUGB < KIUHB < JIUHB < JIXHB < NIUHB < JIXIB
au dessus de 2000+ : AIUAB < AIUCB < AIUGB < AIUHB < AIXIB
Athlon Barton :
AIUAA < AQUCA < AQXDA < AQXEA < AQZEA < AQXFA < AQFZA < AQYFA < AQYHA < AQZFA
Athlon Barton Mobile :
2400+ : AGYFA < AQXEA < AQYFA < IQYHA < IQZFA
2500+ : AQXFA < AQXEA < AQYFA < AQZFA < IQFXA < IQXFA < IQYHA < IQZFA
2600+: AQYHA < IQYHA
AMD Athlon A64 :
CAAKC < CAAJC < CAAMC < CAAOC < CAATC
Détermination du core AMD Athlon A64 :
ADA3200AEP 5 AP = Clawhammer
ADA3000AEP 4 AP = Newcastle
Voici maintenant les caractéristiques de toute la gamme de processeurs AMD.
Mis à part les spécifications d’origine, vous y trouverez un détail qui a son importance, c'est-à-dire le rendement calorifique du processeur en Watt, ce qui vous donne une idée de la température qu’il peut dégager (sans overclocking bien sûr !)
Les lignes se lisent de la façon suivante :
Nom (xx00+), Multiplicateur X FSB, Vcore et Puissance
Palomino - 0.18 micron , modèle 6 , FSB 266 , cache : 128K de niveau 1 , 256K de niveau 2
1500+ 10.0 X 133 1.75V 53.8W
1600+ 10.5 X 133 1.75V 56.3W
1700+ 11.0 X 133 1.75V 57.4W
1800+ 11.5 X 133 1.75V 59.2W
1900+ 12.0 X 133 1.75V 60.7W
2000+ 12.5 X 133 1.75V 62.5W
2100+ 13.0 X 133 1.75V 64.3W
Thoroughbred A - 0.13 micron , modèle 8 CPUID 680 , FSB 266 , cache : 128K de niveau 1 , 256K de niveau 2
1700+ 11.0 X 133 1.50V 44.9W
1800+ 11.5 X 133 1.50V 46.3W
1900+ 12.0 X 133 1.50V 47.7W
2000+ 12.5 X 133 1.60V 54.7W
2100+ 13.0 X 133 1.60V 56.4W
2200+ 13.5 X 133 1.65V 61.7W
Thoroughbred B - 0.13 micron , modèle 8 CPUID 681 , FSB 266 , cache : 128K de niveau 1 , 256K de niveau 2
1600+ 10.5 X 133 1.60V 48.5W
1700+ 11.0 X 133 1.50V 44.9W
1800+ 11.5 X 133 1.50V 46.3W
2000+ 12.5 X 133 1.60V 54.7W
2100+ 13.0 X 133 1.60V 55.9W
2200+ 13.5 X 133 1.60V 57.0W
2400+ 15.0 X 133 1.65V 62.0W
2600+ 16.0 X 133 1.65V 64.0W
Thoroughbred B - 0.13 micron , modèle 8 CPUID 681 , FSB 333 , cache : 128K de niveau 1 , 256K de niveau 2
2600+ 12.5 X 166 1.65V 64.0W
2700+ 13.0 X 166 1.65V 64.0W
2800+ 13.5 X 166 1.65V 64.0W
Barton - 0.13 micron , modèle 10 , FSB 333 , cache : 128K de niveau 1 , 512K de niveau 2
2500+ 11.0 X 166 1.65V 53.7W
2800+ 12.5 X 166 1.65V 55.9W
3000+ 13.0 X 166 1.65V 58.4W
Barton - 0.13 micron , modèle 10 , FSB 400 , cache : 128K de niveau 1 , 512K de niveau 2
3200+ 11.0 X 200 1.65V 58.4W
Applebred - 0.13micron , modèle 8 , FSB266 , cache : 128K de niveau 1 , 64K de niveau 2
1400 10.5 X 133 1.50V ~40.0W
1600 12.0 X 133 1.50V ~50.0W
1800 13.5 X 133 1.50V ~55.0W
Je n’ai pas voulu oublier les possesseurs de processeurs Intel non plus ! Voici un petit lien sympa si vous voulez comparer votre processeur à d’autres.
Pour cela il suffit de choisir dans la liste AMD ou Intel puis la case OC Speed et vous verrez de quoi sont capables certains avec leurs machines. Si vous souhaitez identifier votre CPU AMD, suivez ce lien.
Il faut bien taper le stepping entier dans les cases.
Les conseils de base
Les conseils de base
Voyons maintenant quelques conseils de base pour réussir un overclocking. Tout d’abord, n’espérez pas overclocker tout ce qui passe entre vos mains. En effet, bon nombre d’ordinateurs achetés en grandes surfaces n’offrent pas la possibilité de faire tourner votre processeur plus vite qu’à l’origine. Non pas que ce matériel soit mauvais, mais plutôt que la majorité des cartes mères qui équipent ces tours sont basiques et n’offrent que très rarement des options avancées dans le bios (changement de fréquence FSB, ratio, Vcore…). Comment ? J’ai dit quelque chose d’immonde ?
Le bios ?
Ah, oui, pardon, commençons par le début. Chaque ordinateur a besoin d’un petit programme qui est lu et se charge dans une mémoire au démarrage. Il permet à l’ordinateur de contrôler tout ce qui est branché sur la carte mère et si tout fonctionne bien, mais aussi de modifier certains paramètres que nous allons voir un peu plus loin. Ce programme est inscrit dans une puce qui prend place sur la carte mère. Sans cette puce et sans ce programme qui y est inscrit (pour chaque carte mère, un programme spécifique est adapté, et change en fonction des caractéristiques de cette dernière, et donc n’est en aucun cas interchangeable avec un autre), l’ordinateur est dans l’impossibilité de démarrer ! L’ensemble (programme et puce) est ce que l’on appelle couramment le « bios ». Ce « bios » est donc nécessaire non seulement au moment du démarrage de la machine mais aussi tout le temps du fonctionnement de cette dernière. Il intègre une multitude de paramètres plus ou moins importants et variés en fonction de la version de la carte et de son évolution (ou son ancienneté) dans le temps. Donc en fonction de ces différents bios, il peut exister une multitude de modifications ou réglages qui peuvent être faits pour améliorer les performances de la machine, aussi bien pour le processeur, que la mémoire…
Malheureusement, certaines machines vendues sont équipées de bios basiques avec les cartes dites bas de gamme ou économiques ou tout simplement pour éviter que l’utilisateur ne modifie certains paramètres qui pourraient être dangereux pour le bon fonctionnement, voire même détruire purement le matériel (je pense par exemple à une certain fabricant d’ordinateur pourtant connu), pour garder une image de marque de solidité et donc une part du marché de l’informatique matérielle.
Donc pour reprendre, il est important d’avoir une carte mère intégrant un bios relativement complet et une évolution du chipset (encore un autre gros mot !) compatible avec ce que l’on veut faire. Pour information, le chipset est une puce de la carte mère qui permet de faire le lien entre les différents constituants qui y sont implantés (processeur, carte graphique, ram (mémoire), carte son, disque(s) dur(s), lecteur(s) CD Rom ou DVD…) Pour exemple dans l’évolution de certains chipset VIA : KT133, KT133A, KT266, KT266A, KT333, KT400, KT400A, KT600…, chacun apportant de nouvelles fonctions ou améliorations à la machine.
Ensuite, il faut un bon refroidissement de l’ensemble et du processeur, car c’est lui qui chauffe le plus (plus il est rapide, et plus il chauffe, un peu comme pour nous, entre une marche tranquille, une marche forcée et une course !).
Enfin, et ce n’est pas le plus simple, il faut « tomber » sur une bonne série de processeurs, car là aussi, il existe différentes évolutions qui vont permettre une montée en puissance plus ou moins facile (ou difficile !).
Et en dernier, il faut connaître les limites potentielles de chaque « série », que ce soit au niveau de la fréquence, mais aussi le plus important, la tension que l’on peut y appliquer pour y arriver !
Comment, il faut aussi changer la tension ?
Et bien oui, car comme l’athlète qui veut arriver à un certain niveau de performances, et qui va prendre certains produits plus ou moins autorisés, ou se gaver de sucres avant la course (énergie qu’il lui faudra pour atteindre le niveau de performance recherchée), le processeur doit aussi prendre un « plus » pour arriver au stade voulu. Et ce « plus » dans son cas est une augmentation de la tension.
Attention néanmoins, car contrairement au corps humain qui peut se débarrasser des excédants plus ou moins rapidement, le processeur ne peut pas le faire si ces derniers sont trop importants ou si son refroidissement n’est pas suffisant !
Et il arrive alors ce qui est le cauchemar de chaque overclockeur en herbe, à savoir que ce cher processeur peut partir en fumée, dans le meilleur des cas sans causer d’autres dégâts, et dans le pire des cas avec l’obligation de remplacer une grosse partie du reste du matériel qui aura alors aussi souffert !
Aussi, et en fonction des séries de processeurs et de leurs refroidissements respectifs, l’augmentation de tension maximum peut varier d’un rien à des valeurs affolantes ! (0.05V à plus de 0.5V dans certains cas !) (du morceau de sucre au produit interdit et dangereux !)
Bien sûr, ceci est également valable pour bien d’autres composants tels que cartes graphiques, mémoires…
En conclusion et avant de passer à un stade supérieur, il faut tout d’abord une carte mère permettant la modification d’une foule de paramètres dans le bios, paramètres qui vont alors influer sur les performances brutes de la machine. Ensuite, l’importance de la série du processeur qui peut tout changer ! Enfin, encore un paramètre qui pourra être traité par la suite, l’importance de la fréquence d’origine, la possibilité d’évolution et le bridage ou non du coefficient multiplicateur du processeur. A l’heure où j’écris ces lignes, tous les processeurs sortant des usines où ils sont fabriqués ont ces fameux coefficients bloqués, mais on peut encore trouver de belles séries de processeurs non bloqués qui pourront encore faire la joie de certains overclockeurs en herbe ou même confirmés, acharnés ou fous !
Explications sur l’overclocking
Explications sur l’overclocking
Pour comprendre l’effet de l’overclocking, il ne suffit pas de se dire qu’il faut juste faire tourner le processeur plus vite, mais il faut combiner une multitude de paramètres.
Tout d’abord, voyons comment est calculée la fréquence d’un processeur. Pour cela, je vais prendre mon bon vieux PII 350. Pour lui donner ce label (350MHz), il faut comprendre que c’est le produit du coefficient multiplicateur par la fréquence de la mémoire, c'est-à-dire 3.5 * 100MHz. Comme ce processeur était bloqué au niveau coefficient, il a fallu trouver la fréquence la plus haute possible avec la tension de base à laquelle il pouvait tourner et démarrer Windows. Après avoir trouvé une barrette de ram en PC133 (133MHz), j’ai commencé les essais. Dans le bios, plusieurs paramètres étaient possibles. J’ai vite vu que les paramètres 124/31 puis 129/32 puis 133/33 lui convenaient. Ça y est, je suis de nouveau vulgaire !
Bon, j’explique. A l’époque, j’avais une excellente carte, la MSI 6163 qui était réputée excellente pour l’overclocking. Mais la réputation ne fait pas tout. Lorsque l’on augmente la fréquence de la mémoire, on augmente en même temps la fréquence PCI (pour les différentes cartes comme le son, le réseau (lan)…) et la fréquence AGP (carte graphique) ainsi que la fréquence IDE (disques durs, lecteurs CD…), puis arrivé à un certain stade, on repasse sous la barre normale du 33MHz. D’où par exemple 124/31 qui donne 124MHz pour la mémoire mais seulement 31MHz pour les autres fréquences !
Il en résulte donc un gain au niveau processeur, mais une perte aux autres niveaux ! L’idéal est donc de se retrouver avec une fréquence PCI légèrement supérieure ou égale à ce qu’elle est d’origine, c'est-à-dire 33MHz dans notre cas. Dans les cas contraires, soit on perd du gain sur les différents périphériques qui y sont liés, soit on les fait tourner trop vite et on risque la perte de données par exemple sur le disque dur (gênant, surtout lorsque l’on y tient !), ou le mauvais fonctionnement d’un autre périphérique qui ne supporte pas cette nouvelle fréquence.
La formule magique pour moi était toute trouvée : 133/33. Après de longues heures de tests, j’arrivais à constater parfois une perte légère mais gênante de stabilité. Pour palier à ce phénomène, l’augmentation de tension Vcore s’imposait surtout en été (moins bon refroidissement du processeur et de sa mémoire « cache »). Donc nous revoilà repartis dans le bios et en train de mettre 2.05V au lieu des 2.00V d’origine. Redémarrage et essais concluants : 466MHz ! (3.5*133)
Par la suite, en consultant le bios, je m’apercevais qu’il y avait également une option 140/34 si mes souvenirs sont bons. Après plusieurs essais et encore une légère augmentation du Vcore (2.1V), j’atteignais les 490MHz (3.4*140) avec en prime une augmentation des autres fréquences également, donc un léger gain également sur les autres périphériques.
Bien sûr, dans ce cas, il fallait aussi que ma barrette de PC133 tienne la fréquence de 140MHz !
Tout ceci pour dire qu’il ne suffit pas d’augmenter la fréquence du processeur pour avoir un gain, car d’autres périphériques peuvent en souffrir et régresser au niveau gain. Dans ce cas précis, l’ensemble n’est plus tout à fait cohérent et le gain n’est que ponctuel. Pour donner une image, qui modifierait une voiture bien connue, la « coccinelle » en y mettant un moteur de Porsche sans modifier la suspension, les freins, les pneumatiques, mis à part les personnes voulant se vanter d’avoir un tigre dans son moteur ?
L’ensemble doit donc être cohérent et tenir la route, et en informatique, c’est la même chose ! Heureusement, aujourd’hui, bon nombre de cartes mères offrent des options dans le bios permettant un blocage à une fréquence précise de certains ports (PCI par exemple), alors que la fréquence mémoire (FSB) est augmentée.
Encore une chose : il vaut mieux pour les processeurs non bloqués en coefficient multiplicateur, augmenter la FSB au maximum et voire même diminuer le coefficient multiplicateur plutôt que l’inverse. Comme à l’époque du pentium 133 (2*66MHz) qui était plus performant que le pentium 150 (3*50MHz). Plus la FSB est élevée, plus la bande passante est large et plus le processeur sera rapide et performant, à l’image par exemple du 2600+ d’AMD qui pour un même indice de performances tourne soit à 2133MHz (16*133MHz) ou 2083MHz (12.5*166MHz).
Ainsi par exemple chez AMD, pour un même indice de performances, le passage d’une FSB de 133MHz à 166MHz fait diminuer la fréquence finale du processeur de 50MHz, de 166MHz à 200MHz fait diminuer de 66MHz et le passage à un cache plus grand de 256Ko à 512Ko fait diminuer de 166MHz (c’est le sujet d’une autre discussion !).
Le passage à la pratique
Le passage à la pratique
Passons maintenant un peu à la pratique. Tout d’abord, un overclocking comporte des risques, mais peut aussi aboutir à un gros gain. Tout dépend au départ (on a pu le voir plus haut) du choix de la carte mère, mais aussi du processeur, de son refroidissement et des paramètres qui vont lui être appliqués. En effet, la carte mère a un rôle important, mais le processeur encore plus. Tous ne sont pas égaux face à une possibilité d’overclocking !
Pour une même dénomination (que ce soit chez Intel ou même AMD), et une même fréquence, les caractéristiques peuvent être totalement différentes. En effet, lorsque le fondeur (nom donné au fabricant de processeurs) fabrique des puces, il y a une évolution tout au long de la vie de la série. Tout d’abord, il utilise la gravure (procédé de fabrication) des séries précédentes, puis il améliore cette gravure, puis il passe à une gravure plus fine…
Il y a donc une constante amélioration de la gravure et il peut même y avoir des périodes où le matériau utilisé (silicium) a une meilleure qualité que d’habitude.
De ce fait, lorsqu’il va vendre des processeurs avec une certaine fréquence commerciale, les premiers risquent d’être les moins overclockables alors que les derniers risquent au contraire d’avoir un potentiel hors du commun. Mais là encore, rien n’est précis et évident. Par exemple chez AMD, certaines semaines de fabrication sont excellentes, alors qu’avant ou après, c’est très moyen. Chez Intel, on retrouve la même chose.
C’est ainsi que l’on peut découvrir tout au long de la fabrication certaines séries qui sont super, et d’autres à éviter.
Prenons comme exemple le 1800+ JIUGB 0251 (le mien) comparé à certains autres processeurs comme des 2000+, ou parfois plus, censés être plus performants. C’est une gravure qui permet au processeur de tourner à la fréquence d’origine (1533MHz) avec 0.1V de moins que la tension préconisée au départ et sans aucun problème. Ensuite, en ayant la tension de base (1.6V), il peut monter en fréquence sans aucun problème à un peu plus de 1900MHz (équivalence entre un 2200+ 1800MHz et un 2400+ 2000MHz). Ensuite, en montant la tension de 0.05V, il tient sans problème les 2000MHz avec un bon refroidissement (tension officielle pour cette fréquence). Par contre ensuite, il faut vite monter la tension pour arriver plus haut . Ce n’est donc jamais proportionnel au résultat obtenu en fréquence mais exponentiel ! Certains 1800+ n’arrivent pas à tourner en 1900+ sans augmenter la tension par exemple, ou certains 2400+ commencent à vite chauffer et ne supportent que très mal l’overclocking. Il existe une limite physique à chaque gravure au-delà de laquelle il devient très difficile de monter plus haut ! Il existe par exemple d’autres bonnes séries comme celle d’un correspondant qui a un JIUCB 0251 et qui présente presque les mêmes caractéristiques ! Comme quoi, la semaine et l’année influent aussi sur la qualité ! (dans ce cas, 51ème semaine de l’année 2002)
Ensuite, en fonction de la montée en puissance et des résultats à obtenir, le fondeur va améliorer ses puces en rajoutant par exemple une couche pour stabiliser à une tension inférieure, en optimisant certaines gravures (d’où certains essais avec quelques séries exceptionnelles) et en appliquant certaines recettes qu’il connaît bien avec l’expérience qu’il a pu acquérir pendant de longues années.
Ensuite, il faut connaître les limites de tension à ne pas dépasser (avec tel ou tel autre refroidissement). En général, plus la gravure est aboutie, et plus la montée en tension doit se faire avec délicatesse et avec un certain risque, car elle devient plus fragile que la précédente ! Et surtout ne jamais oublier que le refroidissement est primordial !
En allant sur certains sites, on peut voir quelles sont les tensions appliquées à telle ou telle série, quels sont les séries qui restent limitées… Juste un petit conseil : tapez le code de votre série sur Google par exemple, et vous verrez bien s’il donne quelque chose ou non !
Bon, ensuite il va falloir se lancer (à l’eau) ! Essayer de monter la FSB, puis la tension, puis la fsb… Il faut se dire quelque chose : le processeur va se rôder au fil du temps (si, si, le rodage existe aussi en informatique et peut même être très bénéfique, mais là aussi il peut y avoir des risques lorsque l’on le force !) et il faut y aller doucement (comme avec une jolie fille !), et on peut constater qu’après un certain temps, la fréquence peut être montée un petit peu plus avec la même tension (encore le rodage), mais là encore, tout dépend de la série ! Tous mes overclockings ont été réalisés en plusieurs mois, en essayant et en essayant encore, en testant la stabilité, les performances, les possibilités… J’ai même changé de carte mère, de refroidissement… (mais je savais que ça en valait le coup et le matériel devenait plus évolutif en cas en changement de processeur par la suite (KT133A vers un KT400 pour ceux à qui ça dit quelque chose))
Alors, allez-y doucement sans trop forcer !
Laissez le processeur se roder et s’habituer à chaque fois à sa nouvelle fréquence ! C’est le meilleur moyen d’arriver à l’objectif que l’on peut s’être fixé. N’hésitez pas non plus à utiliser des programmes tels que par exemple Prime95, pour vérifier la stabilité de votre overclocking.(et on pourra ensuite s’en fixer un plus haut la fois suivante !)
La mémoire, coéf/FSB et l\'alimentation
La mémoire
La mémoire ! Ce drôle de nom donné à des barrettes pleines de puces (non, pas celles de mon chien, enfin ! ) et qui peuvent également modifier un overclocking. Revenons un peu sur le choix de la carte mère. En fonction de son évolution dans le temps, on peut y trouver encore actuellement en général plusieurs familles de ram (mémoires) : la sdram, la ddr-sdram, la rambus. La seconde étant largement plus véloce que la première en cours de disparition, elle est presque à privilégier en prix face à la rambus aussi très véloce, mais très chère ! Donc, choisissez un couple chipset/mémoire en fonction de l’utilisation que vous voulez en faire et de votre budget !
Ensuite, vérifiez la compatibilité de la mémoire avec la carte mère, et si tout va bien, les possibles montées en fréquence en fonction du matériel et des caractéristiques mémoires. En gros, par exemple, un overclocking d’un Barton 2500+ (bus mémoire à 166MHz) pourra se faire en 3200+ (bus mémoire en 200MHz) à condition que la carte mère puisse faire fonctionner le bus à cette fréquence et que la mémoire puisse aussi passer ce cap !
Ensuite, il existe des possibilités de réglages de timing mémoire plus agressifs, mais c’est trop compliqué et trop long à expliquer pour en parler ici. Sachez simplement que le choix du couple chipset/mémoire influera plus ou moins sur les performances de votre overclocking !
Quelques exemples de ratio coefficient multiplicateur/mémoire (FSB)
Un exemple simple avec coefficient libre et coefficient bloqué chez AMD :
En coefficient libre, un bon processeur pourra tourner en 2600+ avec 16*133MHz (2133MHz) ou 12.5*166MHz (2083MHz), fréquence à privilégier car 50MHz de moins et donc moins de chaleur à dissiper ! Mais vous pouvez aussi obtenir un 2600+ avec du 11*190MHz (2090MHz) et qui sera plus proche d’un 2700+ à cause du bus (nom donné à la fréquence) élevé de 190MHz ! (ou du 10.5*200MHz, encore plus véloce !)
En coefficient bloqué, un 2000+ (12.5*133MHz) pourra se transformer en 2600+ (12.5*166MHz) ou le Barton d’avant du 2500+ en 3200+.
Donc pour conclure, le rôle de la mémoire a un rôle non négligeable dans l’overclocking recherché ! Faites donc le bon choix en fonction de ce que vous voulez obtenir !
L’alimentation
Comme dans tout système, il faut une alimentation. Mais cette dernière doit être capable de fournir la puissance voulue et nécessaire pour la réussite d’un overclocking. En effet, comme j’ai pu l’expliquer dans un précédent chapitre, le processeur aura besoin de « vitamines » pour fonctionner plus vite (comme l’athlète a besoin par exemple de sucres rapides pour l’effort à fournir !).
Un processeur non overclocké peut consommer de 50W à environ 70W (au jour où j’écris ces lignes !), et le même en overclocking aura besoin de plus de 80W (voire même dépasser allègrement les 100W !). Il faut donc que l’alimentation électrique puisse suivre ! Autant autrefois, du temps des pentium II et III, une alimentation de 250W était largement suffisante, autant actuellement, il vaut mieux compter sur un minimum de 300W (surtout lorsque l’on voit la multiplication des disques durs, des différents lecteurs CD-Rom…, des cartes graphiques plus performantes et donc plus gourmandes…), voire même tabler sur des puissances de 400W et même plus dans certains cas ! De toute façon, si vous achetez une alimentation, c’est en général pour en faire un usage sur plusieurs années, donc ce n’est pas un investissement perdu !
Le refroidissement
Le refroidissement
Là encore, c’est un point à ne pas négliger et à soigner particulièrement ! Meilleur sera le refroidissement et meilleures seront les chances de parvenir à un bon overclocking ! Des différences flagrantes existent au sein du matériel que l’on peut trouver : mini tours, moyennes tours, grandes tours, en plexi, en tôle, en alu, avec possibilité ou non d’y ajouter des ventilos, avec la disposition interne plus ou moins heureuse…
Ensuite aussi, pour nos chères puces à refroidir (processeur, processeur de carte graphique, chipset…), il existe également une multitude de possibilités différentes.
Le principe de base pour la tour est de privilégier un meilleur refroidissement possible avec de préférence la provocation d’un flux d’air du bas en haut et de l’avant vers l’arrière. En effet, « ça chauffe la dedans ! », et comme la chaleur a une tendance normale à se diriger vers le haut, on augmente cette propriété physique pour évacuer plus facilement les calories.
La circulation de l’air dans la tour et les échanges thermiques.
Il existe le refroidissement passif, le refroidissement par air « aircooling », ou le refroidissement par liquide « watercooling ». Le premier offre l’avantage du silence parfait mais du moins bon refroidissement en termes de performances par rapport à sa taille. Le deuxième offre l’avantage d’être en général peu onéreux, mais l’inconvénient du bruit (du simple souffle à l’impression d’être à côté d’un réacteur d’avion) et du refroidissement aux performances moyennes dans la plupart des cas. Le dernier, c’est le must tant au niveau du bruit (presque inaudible) qu’au niveau des performances, mais le plus onéreux. C’est ce type de refroidissement que l’on risque de rencontrer de plus en plus souvent dans les configurations à l’avenir (rappelez-vous que montée en puissance est synonyme de chaleur à évacuer !).
La photo ci-dessus vous montre par exemple ma tour en « aircooling », avec les différents ventilateurs limités en rotation pour étouffer le bruit du souffle, le ventirad super performant du processeur qui ne demande qu’à chauffer avec ce que je lui demande de faire !
Le flux d’air passe alors de l’avant et en bas de la tour (aérations), puis est dirigé par un ventilo orienté vers le haut et également sur la carte graphique, puis remonte vers le ventirad du processeur, mais également vers le ventirad du chipset, puis vers l’alimentation et le ventilateur au dessus de l’alimentation tout en haut et à l’arrière. L’ensemble est aéré, accessible facilement et facilite la circulation de l’air même au niveau des nappes IDE rondes (pour éviter encore une fois le ralentissement et la meilleure circulation de l’air).
Dans le cas d’un refroidissement par air, préférez de gros ventilos qui tourneront lentement mais dans un certain silence, plutôt que des ventilos de plus petits diamètres qui tourneront plus vite pour brasser autant d’air que les gros, mais qui vont faire un bruit d’enfer. Dans ce dernier cas par exemple, je peux citer le ventilo d’origine de ma carte graphique qui fait plus de bruit à lui tout seul que l’ensemble des autres ventilos !
La tour vue du côté gauche et trois quarts avant avec un ventilo de 80mm qui aspire de l’air frais de l’extérieur et le dirige directement vers le centre de la carte mère (et accessoirement sur la carte graphique)
L’arrière de la tour, puis le capot enlevé où l’on peut voir la disposition de chaque élément. Notez que les disques durs sont montés dans la partie supérieure, ce qui évite de transmettre leur chaleur à la carte mère.
Le ventilateur d’extraction à l’arrière de la tour et à droite, le ventilateur qui pousse le flux d’air frais venant d’en bas vers la carte graphique et plus haut.
Les différents ventirads du processeur et du chipset, et à droite, celui qui fait le plus de bruit, celui de la carte graphique !
A gauche, un montage avec résistance pour limiter le bruit par baisse de la tension avec une résistance de puissance, et à droite, l’interrupteur « Turbo » du centre (Del orange) permettant d’ajuster un autre régime de rotation pour ces ventilateurs.
Les autres périphériques, les risques, remerciements
Les autres périphériques
Mais oui, les autres périphériques peuvent aussi être overclockés, ne serait-ce que par exemple grâce à l’augmentation de la fréquence des ports sur lesquels ils sont insérés ou branchés (AGP, PCI…), et ce en jouant sur le ratio que j’ai pu vous expliquer plus haut avec l’exemple du Pentium II 350, où même certaines modifications physiques sur les cartes (soudures de composants supplémentaires…)!
Une autre solution et plus particulièrement pour les cartes graphiques consiste à utiliser de petits programmes comme par exemple PowerStrip pour overclocker le GPU (processeur graphique) et la ram. Dans ce cas, il faut généralement jouer sur la tension d’alimentation de la carte, soit par le bios (si cette option existe) soit par des modifs comme je l’ai expliqué quelques lignes plus haut si on veut arriver haut avec des séries moyennes !
Les risques !!!
Ils existent, et pas des moindres, car comme dans tout, qui ne risque rien, n’a rien ! Si vous suivez scrupuleusement tout ce que j’ai pu expliquer plus haut, il n’y a logiquement que peu de chances pour qu’il arrive quelque chose ! Mais la prudence s’impose tout de même !
A tout hasard, voici un lien qui vous donnera peut-être des sueurs froides, mais pensez bien que ceci n’arrive qu’aux cas extrêmes !
En aucun cas, ni Pc-Boost, ni l’éditeur de ce texte ne peut ou ne pourra être tenu pour responsable dans le cas d’une détérioration de votre matériel !
Pour terminer, un clin d’œil à un certain Régis , qui se reconnaîtra certainement, sans qui je n’aurai peut-être jamais écrit cet article, car il m’a fait comprendre par nos nombreux courriers électroniques, questions et essais sur nos machines respectives, que beaucoup de personnes étaient en manque d’informations dans ce domaine un peu hors du commun !